16/10

Hommage en ce Lundi 16 Octobre

Minute de silence lundi 16 octobre à 14h

En ce lundi 16 octobre, tous nos sites se sont recueillis à 14h pour une minute de silence en hommage au professeur Dominique Bernard.

Nos pensées et nos prières vont à tous les membres de la communauté du lycée Gambetta, et en particulier aux victimes de cet acte odieux.

Dédicace d’un élève du collège Croix Rousse à ses enseignants

MON ENSEIGNANT  

Que tu sois éducateur, instituteur ou professeur

la société est sensée reconnaître ta valeur…

Je respecte le nombre des feuilles que tu as corrigé

Je t’applaudis pour les enfants que tu as pu soulager

Et un ample pardon de tous les élèves qui t’ont dérangé

Je m’incline devant ton savoir faire

Ton intelligence, ta patience et ton flair

C’est vrai qu’auparavant tu n’avais aucun rival

Mais maîtriser la nouvelle technologie est devenue vitale

Ton rôle est d’éduquer, et inspirer

Pour influencer et aider les futures générations à respirer…

En effet, tu es cette lumière qui diffuse le savoir

Tu es cette lumière qui émet de l’espoir

Tu es cette eau douce qui nous invite à boire

Bouge, change, inspire et aide la société à te croire

Tu es cette lumière éclatante qui véhicule un message

Un message qui libère les oiseaux de leur cage

En les rendant des leaders brillants et sages…

Un texte choisi par les collégiens du site Croix Rousse

“Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir. 

Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine. 

Je continuerai à construire, même si les autres détruisent. 

Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre. 

Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité. 

Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte. 

Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent. 

Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes. 

Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur. 

Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse. 

J’inciterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter… 

Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.”                                   Abbé Pierre

Texte lu lors de l'hommage sur le site Fourvière

Aujourd’hui, en ce moment, dans tous les collèges et lycées de France, un hommage est rendu aux personnes décédées ou blessées dans les attentats qui ont frappé l’Ecole, en 2020 et à nouveau la semaine dernière.

A travers elles, c’est l’École de la République qui est attaquée.
Attaquée, pour la mission qui est la sienne : permettre à chaque jeune de s’émanciper, par-delà les déterminismes, les obscurantismes.
Attaquée pour l’idéal porté par toutes les femmes et les hommes qui la font vivre : la formation de citoyens libres, égaux et unis par une destinée commune.
Attaquée parce que l’École n’est pas un service public comme un autre. C’est l’Institution qui permet à toutes les autres de tenir. Ce qui est visé, c’est tout à la fois l’École de la République, et la République par l’École.

Nous croyons en l’école, parce qu’elle permet à chacun d’y grandir comme une personne humaine, libre et responsable. L’école est un « atelier d’humanité» …
Nous croyons en l’école pour que l’ignorance y soit combattue. Car l’ignorance construit la peur, elle contredit la fraternité quand elle ignore l’autre et refuse de le connaître ou de le reconnaître.
Toute peur, si elle n’est pas dépassée, renforce ces formes de communautarisme qui s’opposent à une société fraternelle. La fraternité se vit, dans nos murs, dans la relation à l’autre, dans la reconnaissance de la différence.

Discours du directeur du Lycée sur le site Croix Rousse

Nous sommes rassemblés pour un moment d’hommage à Dominique BERNARD, professeur assassiné vendredi à ARRAS. Ce moment est partagé par tous les établissements de France. Nous pensons à lui, à ses proches, sa famille et à ses élèves.

A travers lui, l’institution qui est attaquée, l’Ecole, est celle dont la mission est de permettre à chacun d’entre vous, les jeunes, de s’émanciper, au-delà des déterminismes (ce qu’on croit qui doit forcément vous arriver quoi que vous fassiez) et des obscurantismes (oppositions à la diffusion de la culture). L’Ecole, qui doit vous permettre de grandir comme des citoyens libres au sein de la « famille humaine » comme la nomme le Pape François.

Etre libre, c’est ne pas abandonner notre identité pour plaire à l’autre ; c’est aussi avoir le courage de se tourner vers les autres pour reconnaître leur propre identité, leur propre liberté.

Nous allons écouter un poème lu par des membres de notre communauté éducative et respecter une minute de silence. Je compte sur chacun pour respecter parfaitement ce moment d’intériorité. La situation nous impose des contraintes qui dérangent un peu notre quotidien (circulation aux abords du lycée par exemple), mais ce n’est tellement « rien » face à la souffrance des victimes de la haine.

(Discours librement inspiré des propos du ministre et du texte du pape François)

Poème de Dominique SAGNE

Et, si demain…

Le monde décidait d’essayer d’être humain.

Quelques instants seulement, pour voir…

Et enfin pouvoir croire

Que l’homme n’est pas un animal,

Et sait faire autre chose que le mal.

Et, si après-demain…

Le monde décidait d’être humain.

Quelques heures, pour se prouver

Que chacun d’entre nous peut trouver

La force d’aider son prochain

En lui tendant la main.

Et, si du jour au lendemain

Le monde décidait de rester humain,

En s’avouant, au fil des jours

Que la solidarité est son seul recours

Pour que chacun sur terre

Existe, et enterre

Ses malheurs et ses souffrances,

Et vive enfin ses espérances

Dominique SAGNE

Le courage de l’Altérité

« Si nous croyons en l’existence de la famille humaine, il en découle qu’elle doit être protégée en tant que telle. Comme en toute famille, cela arrive d’abord par un dialogue quotidien et effectif. Il suppose sa propre identité, qu’il ne faut pas abdiquer pour plaire à l’autre. Mais en même temps demande le courage de l’altérité, qui comporte la pleine reconnaissance de l’autre et de sa liberté, et par conséquent l’engagement à m’employer pour que ses droits fondamentaux soient toujours affirmés, partout et par quiconque. Parce que sans liberté, il n’y a plus d’enfants de la famille humaine, mais des esclaves. Parmi les libertés, je voudrais souligner la liberté religieuse. Elle ne se limite pas à la seule liberté de culte, mais elle voit dans l’autre vraiment un frère, un fils de ma même humanité que Dieu laisse libre et que par conséquent aucune institution humaine ne peut forcer, pas même en son nom. »

Extrait du discours du pape François, lundi 4 février à Abu Dhabi, lors de la rencontre interreligieuse sur la fraternité humaine

Texte lu par une élève de 3ème du collège Limonest en introduction de la minute de silence

Peu après avoir reçu le Prix Nobel de Littérature, Albert Camus écrit à son instituteur Louis Germain une lettre de remerciement :

Cher Monsieur,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus